jeudi 25 décembre 2008

"en ce temps là j'avais 20 ans..." retour à Strasbourg

Sc. Po : Litteris et Patriae...1983/1986
Dimanche dernier je suis revenu sur "les lieux du crime" à savoir Strasbourg où j'ai fait une partie de mes études supérieures en fréquentant les bancs de l'Institut d'Etudes Politiques de Strasbourg entre 1983 et 1986.
Il y a d'abord le batiment...imposant...Kolossal! Construit sous Bismarck, le palais universitaire était le symbole de la culture germanique dans cette région frontalière. Que j'ai aimé étudier dans ce "palais" . Combien nous sentions son histoire, son prestige nous dépasser . Ce sont les plaques portant les noms de nos ainés emportés par les Nazis qui nous accueillaient le matin .
A bien y réfléchir, ma passion de la Mitteleuropa est née là bas. Ce "litteris et Patriae" au fronton du "Palais U" est une belle synthèse de ce qui m'anime. Quant à Goethe, je ne peux oublier ce professeur de techniques budgétaires , directeur de la caisse d'épargne d'Alsace-Lorraine qui nous récitait des poèmes du grand écrivain allemand tout en nous initiant aux secrets des montages du budget de la nation.
Bref, j'ai adoré ces années d'études à Strasbourg. J'étais passionné d'histoire et de politique (je le suis toujours) j'étais dans mon élément . Les longues heures à travailler sur mon droit administratif m'ont été d'un précieux secours quand il fallu s'imposer dans la structure municipale du haut de mes 23 ans.
J'ai quitté Strasbourg muni de mon diplôme de l'IEP, option service public. C'est la seconde fois que je reviens sur les marches du palais U depuis 1986 . La dernière fois il y a presque 10 ans j'avais cherché des fantômes...aujourd'hui mon passé est un actif et je ne crois plus aux fantômes .


La Rue de Zurich , L'AFGES : mes années "carabins"

La vie estudiantine à Strasbourg a toujours été haute en couleurs alors même que dans le reste de La France (celle de l'intérieure pour les alsaciens) les traditions s'étaient perdues dans ces années 80 marquées par la domination des "tristes soixantehuitards" .
Dès mon arrivée avec quelques camarades nous avons été pris en mains par quelques anciens qui avaient deviné chez nous un fort potentiel de carabins...L'intronisation dans ce monde parrallèle où les chansons de corps de garde( je suis imbattable) le disputaient au port de la "falluche" a eu lieu "rue de Zurich". Une sorte de QG des étudiants de Sc Po. Strasbourg! Le batiment de briques roses était occupé sur deux étages par une tribu mouvante de "Sc Po". Mais l'intérêt était ailleurs . Jouxtant l'immeuble, ce qui est aujourd'hui un coquet hotel"des trois roses" était alors un hotel de passe où de nombreuses filles oeuvraient nuit et jour.
Il suffit de voir la proximité des deux batiments pour imaginer que nous passions beaucoup de temps aux fenêtres...ce que les filles savaient fort bien...tout le monde en jouait avec bonne humeur! En octobre nous collions les nouveaux premières années contre les vitres des fenêtres de "la rue de Zurich" afin de parfaire une certaine éducation!
La vie étudiante strasbourgeoise était encore dans les années 80 organisée par l'AFGES (association fédérative générale des étudiants de Strasbourg) qui relevait des lois du Reich Bismarckien de 1872 . L'AFGES était administrée par un CA composé exclusivement de représentants des corporations et des bureaux des élèves des différentes facultés ou grandes écoles.Nulle place pour la politique ni pour les syndicats étudiants là dedans. Elle gérait les chambres d'étudiants , les restaurants universitaires , une boite de nuit etc etc...une autogestion géniale . Qui n'a pas connu l'élection des membres du bureau de l'AFGES n'a rien vu...plongé(e) nu(e) dans une baignoire remplie de bière aux vues de toutes et tous derrière les grandes fenêtres de "la gallia"(cf photo)!!!
J'ai siégé dans ce CA comme secretaire général du BDE de Sc Po. C'est là que j'ai fait ma culture de chansons paillardes! Le mardi midi lors du Ca , il y en avait toujours un pour lancer "quart d'heure culturel"! Et là le "de profundis" le disputait à la célèbre "petite huguette" ou au "père dupanlou"...En me promenant auprès du batiment de "la gallia"dimanche dernier, j'avais des souvenirs plein la tête , des visages adolescents dans les yeux , bob et son blouson de cuir précieux, hugues ventant avec humour les burlingtons, assia se lançant dans le concours de la "pelle" la plus longue devant nos professeurs étonnés , francis qui déja pour tous était "choup" , Luc avide de toutes les fonctions présidentielles .
J'ai entonné un refrain gaillard en quittant "la gallia" dimanche "de Nantes à Montaigu"...c'est comme la bicyclette cela ne s'oublie pas.

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