mercredi 14 juillet 2010

Avignon 2010 : le Panama est à la mode...

Il avait disparu voilà bien des décennies des têtes échevelées ou aux allures de boule de billard...pas à pas le voilà qui regagne du terrain...en tout cas cette année à Avignon ( ou en Avignon c'est selon que l'on qualifie Avignon de ville -à Avignon- ou d'ancien Etat indépendant du royaume de France- en Avignon comme en Allemagne-)le Panama protège de très nombreux festivaliers. Ne suivant pas les modes, je les précède. J'avais pour ma part acheté mon panama à Dole chez notre chapelière dès l'année dernière...le ton de l'édition 2010 du festival d'Avignon est donné!
Pour le reste mon objectif 2010 a consisté à voir enfin de nombreux textes donnés tous les ans et que j'avais négligés, repoussant toujours à l'année suivante...


Lundi 12 juillet...installation chez une amie à l'appartement de rêve dans le viel Avignon ...une terrasse qui domine la cité...j'y reforme avec Régis ancien dir Com de la ville de Dole, une équipe bondissante...encore que les 34° à l'ombre nous calment un peu.

J'attaque mon programme :
- l'histoire du théâtre racontée à L'école du spectateur...pédagogique, plein de poésie, cela me ramène aux "2500 à l'heure" du théâtre de l'unité il y a près de 15 ans déjà. Deux comédiens , des figurines et beaucoup de talents.
- elle voit des nains partout au Paris , classique du café théâtre autrefois créé par le splendid. J'avais déjà vu cette pièce il y a 15 ans ici, elle n'avait pas vieilli, aujourd'hui cela manque de rythme...pas le texte, la mise en scène.
- 23H30/3hrs on se termine au Bar VIP du "in"...discussions interminables mais toujours renouvelées sur le théâtre, les politiques culturelles. Comme toujours de belles rencontres.

Mardi 13 juillet


- "Beautiful thing" à 16h10 au Gymnase du collège de la salle. Du beau théâtre! L'adaptation pour la scène de ce joli film où deux ados des milieux ouvriers anglais découvrent leur homosexualité sans que cela vire au drame ou au pathos..."Une belle chose" souriante et qui donne le sourire.
- " Paris frou frou" à 20h30 au chêne noir, une pièce de Jérome Savary mise en scène par le maestrio lui même...pathétique...L'idée sans doute est de nous présenter des vieux artistes se souvenant de la belle époque du magic circus...franchement cela ne le fait pas...pas de rythme...vieux, très vieux... Dommage moi j'ai adoré Savary. je ne manquais aucune de ses créations lorsqu'il était à Chaillot. Déjà à l'Opéra Comique l'étoile palissait...aujourd'hui elle s'éteint.


mercredi 14 juillet
- madame Marguerite , une pièce que je rêve de jouer en transposant le rôle d'une institutrice à celui d'un professeur de lycée. Un exercice" de mémoire incroyable. Une instititrice entre amour de son métier et folie de son métier..."La Girardot" devait être incroyable là dedans.
- le bal du 14 juillet organisé par le in..une soirée d'enfer...Higelin...Eicher...Christophe. Vilar en rêvait, Baudrillier et Arcchambault l'ont fait!Le baluche du 14 juillet confié au festivl...énorme! Retrouvailles débridées d'une team jurasienne qui en son temps marqua le théâtre de notre département : Chantal Mairet, comédienne au coeur grand comme ça...Dominique Daeschler conseillère théatre en Martinique et votre serviteur.
Pour terminer, direction le bar VIP du In avec quelques amis...Avignon en concentré...les sourires, les vrais mais aussi les faux...les enthousiasmes et les rejets excessifs sur les pièces vues...les rendez vous donnés qui ne se concrétiseront pas lorsque le vent d'automne aura soufflé...les espoirs de contrats à la rentrée...les déficits déja écrits parce qu'Avignon est un dévoreur de jeunes compagnies...les effusions...les embrassades...les idylles d'une nuit qui se nouent...Avignon toujours semblable et toujours renouvelé...1990/2010...dans la foule colorée je cherche le jeune homme que j'ai été.
Jeudi 15 juillet
journée de travail à la FNCC autour de la formation. Je me réjouis de la présence de si nombreux délégués régionaux. Christain Parent de Dole et catherine Clerc de Lons sont les délégués comtois et c'est très bien que des élus jurassiens se positionnent ainsi.
-21h45 "le fil à la patte" de Feydeau excellent travail...formidable mécanique auyssi du texte même si l'auteur peine à conclure. En tout cas du théâtre, et cerise sur le gateau, une compagnie de Colombes comme me le fait remarquer dominique Franger, adjoint à la culture de cette commune des Hauts de Seine avec qui je partage parfois la table en face de la mairie lorsque j'occupe mon appartement colombien...des pays en somme!
Minuit...bar VIP du In où l'on a vu un président de conseil général de premier plan accompagné d'une jeune femme dont le chaloupé n'avait rien de matrimonial...(ma phrase fait écho semble-t-il, puisque reprise depuis par mes amis présents puis par les amis de mes amis...) Avec dominique, chantal mais aussi catherine Clerc, adjointe à la culture de Lons qui nous a rejoint tout comme Alain Robinet de Mantes et Robert Dorey élu de Bourgoin Jaillieu, nous donnons dans le plus pur des esprits de carabins...on s'étonne de ma capacité (moi je dirais compétence) à dénicher les pass sésames pour rentrer dans ces lieux protégés..eh eh secret is secret
vendredi 16 juillet
La journée tout entière est marquée par l'AG de la FNCC. Pas besoin d'écrire que j'y suis comme un poisson dans l'eau. J'ai cette année cotoyé près de 300 élus locaux à travers toute la France. Cela tisse des liens. Le déjeuner a été haut en couleur entre Catherine élue de Lons, anne marie de Beauvais et dominique de Colombes...bref nous avons tous RDV à l'automne dans le 92 pour y faire une rencontre tant festive que culturelle...
-Paperlapapp dans la Cour d'Honneur du palais des papes...C'est peu de dire que je n'ai pas été conquis par ce spectacle. Beaucoup de musiques...de choeurs d'opéras...mais moi si je veux entendre du Piano je vais à la Roque d'Anthéon, si je veux jouir de l'Opéra je vais à l'auditorium de Dijon ou aux chorégies d'Orange. L'éclat du Rock contre le mur de la cour? Je reviens de 3 jours aux eurocks de Belfort...Quant à l'humour, semble-t-il présent à entendre glousser ma voisine ( qui semblait appartenir à une clique de neu neu destinée à soutenir coute que coute le spectacle), il m'a semblé se limiter à des gags dignes de claude Zidi...et bien moi cela ne fait pas rire Zidi! Le camion ne démarrait pas, voilà que ma voisine gloussait...le camion faisait de la fumée? Regloussement de dinde...un tombeau montait et redescendait là c'était carrement le délire...j'en suis arrivé à me demander si elle n'avait pas un sextoy de caché...
Pas envie non plus de hurler avec les loups. Je suis resté jusqu'à la fin mais je ne comprends absolument pas l'argument dramatique de cette pièce.

Les amis de la FNCC, Florian élu de Martigues ou Jean-Jacques élu du conseil général de Gironde ont essayé de m'expliquer...J'etais pour ma part furieux, le sentiment qu'on m'avait une fois de plus volé mon bonheur d'être dans "la cour"...Je sais bien que Vilar est mort et avec lui une certaine idée du "populaire" mais ce que je sais moi, c'est que le Peuple lui n'est pas mort et j'attends qu'on me fasse la démonstration que ce choix dans la cour du Palais concours à la célèbre et très galvaudée "démocratisation de la culture".

samedi 17 juillet

On a dormi un peu ce matin là...besoin de reprendre des forces.
- 12h30 Les misérables d'hugo dans une adaptationde philippe Honoré au théâtre du Balcon .Pour 3 festivalier(e)s ces "misérables" avaient un goût particulier puisque adapté par Philippe Honoré qui fut un directeur regretté par les jurassiens de Scènes du Jura. Catherine Clerc, aujourd'hui adjointe à la culture de Lons le Saunier; Chantal Mairet, comédienne doloise et moi-même avons tous fréquenté Philippe et été parties prenantes de cette histoire incroyable qu'est Scènes du Jura. Pourquoi le cacher? Nous avons été très émus de nous retrouver ensemble pour "communier" au travail de Philippe; émus de lui laisser un message sur son portable...C'est un très beau travail. Les"misérables" du père Hugo donnés par 2 comédiens et une comédienne où rien n'est travesti...l'histoire, les caractères des personnages, le romantisme...un excellent spectacle que la critique parisienne a salué.

- 17h30 la paix du ménage de Maupassant au Lucernaire . Je ne savais pas que Maupassant, un auteur que j'aime beaucoup pour sa description des classes petites bourgeoises du XIX°, avait écrit des pièces de théâtre. Il en ait 5 de publiées, "la paix du ménage"est de celles là. Il s'agit d'une comédie bourgeoise en un acte,plus tout à fait vaudeville et pas encore boulevard...du "préguitry" à mon sens où un mari ne veut bien de sa femme que si elle se comporte comme sa maîtresse...Maupassant levait bien des tabous...

Dimanche 18 juillet

- 13h30 le Bouc de fassbinder à la caserne des pompiers

Il s'agissait pour moi de retrouver cet auteur allemand icone des années 70. Voilà, c'est là où le bas blesse...La pièce qui nous parle du racisme quotidien vis à vis des étrangers(içi un grec) semble sortie d'une boite ancienne. Fassbinder, par militantisme décrit une Allemagne "étroite" qui n'a d'ailleurs pas forcément existée dans les années 70...de toute façon cela ne fait même pas document pour l'histoire. Dommage parceque l'interprétation est bonne et je dois le reconnaître la chute de la pièce où le grec rejeté, repousse à son tour l'arrivée d'un turc...racisme aux multiples visages.

- 17h45 le capitaine fracasse d'après Gautier à la chapelle Notre Dame Mauvais...voilà cela arrive. Aucun intérêt dans cette adaptation donnée dans un lieu que j'aime beaucoup.Du théâtre dans le théâtre dans le théâtre, sauf que les adaptateurs ici n'ont pas forcément le talent du Corneille de "l'illusion comique" pour ces tours de passe-passe.

- 22h15 le Horla de Maupassant au petit chien Voilà une pièce que je me promettais de voir depuis...20 ans...bon c'est fait...l'atmosphère de l'hystérie ne m'a jamais fascinée, peut de dire que j'attendais la fin du spectacle avec politesse...ni bon ni mauvais souvenir.

Lundi 19 juillet

- 11 h le dernier jour d'un condamné au collège de la salle .Encore une pièce donnée régulièrement pendant le "off" et que j'avais négligée. On présente ce texte comme l'un des plus grands de Victor Hugo...j'en connais d'autres pour ma part sur la nécéssité d'une politique culturelle ou sur l'Europe Unie. Je pense que les laudateurs du texte ne se sont pas remis des années 70 alors qu'ils militaient pour l'abolition de la peine de mort. (dont soit dit en passant le discours de Badinter à l'Assemblée ne cessera jamais de m'émouvoir). le spectacle tient la route, il y a de très ingénieuses idées de mise en scène afin de s'adapter à toutes les salles...suffisamment rare pour être souligné.

-Harold et maud au bourgneuf à 14H15 .Là, que du bonheur...plaisir du texte...émotion face à l'amour naissant entre cette vieille dame et ce jeune homme...intelligence du jeu des acteurs...des regrets ne pas avoir vu madeleine Renaud...Danielle Darieux...qu'importe la représentation m'a donné bien au delà de mon attente, la découverte d'un classique du XX° siècle.

-19h15 la Goulue au lucernaire

Evidemment, ma culture "parigote" a pris le dessus...pas résisté à une pièce sur la reine du Moulin rouge. Le spectacle était sympa, une femme seule..la Goulue alors qu'elle n'est plus au Moulin Rouge mais qu'elle présente un spectacle de fauves à la Foire du trône. J'ai appris beaucoup de choses, tout cela dans un argot qui faisait du bien à mes oreilles..mais qu'aux miennes...7 personnes dans la salle...qui se dandinaient en s'interrogeant sur les mots. Bref "ils z'entravaient que dalle les bourbeux..."

mardi 20 juillet

-10h45 le journal d un curé de campagne à l'espace st martial

Il fallait que je termine mon festival sur un grand texte...Là encore bien des années que je me le promettais celui là. Parfait, vraiment...l'acteur très à la hauteur...jeune comme il se doit...blaffard...il ne manquait que le bruit du vent lorsque le jeune prêtre et curé D'ambricourt se rend ici ou là...image furtive de claude laydu dans le film de 1951 de Robert Bresson

Voilà un festival qui a repondu mes attentes, je reprends le train apaisé, ma ration de théâtre me permettra de tenir jusqu'à la rentrée...

samedi 3 juillet 2010

les eurockéennes 2010 , à l'eau minérale c'est bien aussi!


Et voilà c'est parti pour une nouvelle édition des Eurocks...en VIP cette année...
Un soleil de plomb, une atmosphère étouffante m'ont conduit d'emblée à modifier une des bases des eurocks...bref les bouteilles d'eau minérale remplacent les traditionnelles bières!
Hier soir Charlotte gainsbourg, pas à la hauteur...Kazabian...très bien...Jay Z exceptionnel rapper américain qui m'a scotché...Rox superbe voix de la soul music...C'est bien parti.

article en construction...

jeudi 1 juillet 2010

La médiathèque de Dole en grève : du jamais vu!!!


La médiathèque de Dole est en grève. Je ne peux y trouver un motif de satisfaction de basse politique.
Voilà des mois que j'alerte sur le manque d'intérêt porté par l'équipe municipale sur la question du patrimoine en général et sur le manque de dialogue avec les agents quant au transfert des compétences à la communauté d'agglomération.
A bien écouter , le malaise traduit d'une part un manque d'écoute, d'autre part de considération et enfin de prises de décisions.

-Le manque d'écoute est à l'origine du malaise profond des équipes . Combien disent qu'on ne répond pas à leurs courriels, mois après mois...Il est intéréssant au regard du quotidien vécu par les agents de la collectivité de rappeler les propos tenus par le nouveau maire JC Wambst à la Commanderie au tout début de la mandature devant l'ensemble des personnels. En substance "nous entrons dans une nouvelle ère des relations entre la municipalité et les personnels : fin des copinages, des magouilles et des arrangements; concertation, dialogue et justice sociale sont les nouvelles règles" . Gonflé non?
- Le manque de considération est implicite pour tout ce qui touche au patrimoine tant les équipes Barbier s'y étaient investies. Au delà du manque d'intérêt pour tout ce qui touche à l'entretien de la vieille ville, que les dolois et les touristes désormais relèvent systématiquement; il n' y a pas de prise en compte réelle de la question patrimoniale matérielle et immatérielle et donc de l'hotel Dieu qui en est le coeur actif . Faut-il mettre en regard, l'investissement assumé et voulu par nos équipes de la construction de la médiathèque et du recrutement des personnels qualifiés afférants ? Faut il rappeler la montée en puissance des budgets d'actions et d'achats entre 1983 et 2008, les budgets de la ville font foi! Faut il rappeler la décision de faire vivre des médiathèques de quartier ? Pour la 1°fois je lis dans la presse locale , le fait que le départ du conservateur ne serait pas lié uniquement à une volonté de rapprochement familial mais à des ajustements internes...c'était un secret de polichinelle...entretenons polichinelle...
- le manque de prises de décisions : la question revient dans toute les discussions . Si le débat est nécéssaire, il convient in fine à l'éxécutif de la collectivité d'arrêter une décision...justement c'est cela qui ne se fait que trop rarement...où sinon dans l'opacité et la contradiction des ordres de tel ou tel.

Bref je ne me réjouis pas de cette situation. Je connais presque chacun des agents de la médiathèque. Je connais l'engagement des uns et des autres au service des publics . Je suis allé les rencontrer hier.
La tension qui règne, même si l'affaire est ponctuellement réglée, ne peut qu'affaiblir l'offre culturelle à la population. Pourquoi? Mais tout simplement parce qu'un agent mal dans son travail ne peut pas donner le meilleur de lui-même malgré toute sa bonne volonté.
Loin de moi de penser que j'ai été parfait dans les fonctions exercées. J'ai l'humilité et le courage de le reconnaître . Loin de moi de contester la légitimité de celles et ceux qui sont à la tête de notre ville . Je forme le voeu dans l'intérêt de tous et de notre ville que le dialogue permanent soit renoué entre les personnels de la ville et leur tutelle afin que l'action culturelle de Dole ne soit pas mise à mal parce que somme toute, c'est bien de l'épanouissement des hommes et de l'épanouissement de l'homme dont il est ici question.