samedi 23 mai 2009

en mai fais ce qui te plait : je voyage et je dis ce que je pense...

Pour en finir avec l'audit sur l'intercommunalité culturelle , que la municipalité doloise crée une commission extra municipale ad hoc, illustration de sa politique de concertation.
Disons les choses dès l'abord, la question de l'intercommunalité culturelle aurait quelques pertinences à deux conditions : 1° qu'elle soit initiée par la Ville de Dole parce qu'elle porte les institutions majeures et 2° que christian Parent, adjoint à la culture de Dole pilote le processus afin d'occuper légitimement le poste de Vice président de la culture à l'agglo.
La première question que doivent se poser les élus dolois est de savoir si une intercommunalité culturelle va donner plus d'options aux doloises et aux dolois...pas à toute la population de l'agglo...un point c'est tout, ils sont élus dolois par les dolois avant d'être ceux de l'agglo! On a le droit de répondre non.à cette interrogation...on a le droit de ne répondre que partiellement oui aussi...
Deuxièmement, la "culture" n'étant pas une compétence des agglomérations , il est nécessaire de fixer le contour d'une politique sectorielle de territoire : une politique de la lecture publique ou des enseignements artistiques par exemple. C'est le choix du politique. S'il ne peut le faire seul, éclairé par les acteurs permanents de la culture du territoire et qu'il doive passer par un cabinet pour cela c'est qu'il ne peut conceptualiser ou bien qu'il a besoin pour faire accepter ses choix déjà arrêtés de la couverture des "experts".
Troisièmement , une fois la politique sectorielle ciblée, il conviendrait de choisir parmi les institutions du territoire celle qui serait "chef de file", outil d'une politique et non politique elle même. Qui pourrait imaginer alors que le conservatoire de Dole pour les enseignements artistiques ou la médiathèque de Dole pour la lecture publique ne soient pas ces chefs de file? Qui pourrait alors imaginer que l'élu dolois ne pilote cette intercommunalité?
Quatrièmement :si on garde l'exemple des pratiques amateurs, il n'est pas nécessaire de transférer en bloc toutes les écoles de musique du territoire aux statuts très différents . On peut préférer la réforme à la révolution!
On peut imaginer pendant 4 ans un "chef de file" qui aurait pour mission peu à peu d'amener toutes les écoles de l'agglo sur des méthodes et des projets non pas uniques mais partagés en commun. Quatre ans ne seraient pas de trop pour rapprocher des statuts des personnels qu'il convient de rassurer .
Mais quelles qu'en soient les modalités techniques , encore faudrait-il que les dolois s'y retrouvent.
Que l'on ne me sorte pas l'argument financier puisque tout transfert de charges s'accompagnerait d'une baisse équivalente du reversement de la TP au budget de la commune.

Puisque la municipalité doloise a fait de la concertation et du débat une méthode de gestion communale , je lance l'idée de la création d'une commission extra municipale traitant de ce sujet. Nous verrons alors s'il est possible de passer d'une ambition de quelques uns, dont je ne puis imaginer qu'elle soit bassement politique et féodale à un projet de ville partagé . Parce que amputer la ville de Dole d'une partie de ses institutions et moyens d'agir dans le domaine culturel c'est bien toucher au coeur d'un projet de ville et de vie.

La saison 4 de la Commanderie de Dole : pittoresque et conforme à une municipalité d'Union de la Gauche .
Un bref commentaire: l'idée selon laquelle le populo doit toujours être éduqué au détriment du plaisir et de la distraction est une figure imposée qui date un peu . Elle colle aux années 50/70, époque à laquelle les tenants de l'éducation populaire, issus le plus souvent de l'éducation nationale, élus et/ou conseillers jeunesse et sport pensaient en toute bonne foi que la mission de la culture était avant tout d'éduquer...Le problème c'est qu'ils ne se rendaient pas compte que leur politiques étaient parfois(pas toujours) aussi indigestes que les cours qu'ils dispensaient pour faire à terme detester Molière, Racine et Corneille...c'était Brecht contre Guitry...Un jour françois Truffaut a écrit que Guitry était génial et tous se sont retrouvés mal en point...et quand Arditti, , icône du PS est devenu l'acteur incontournable des reprises du maître du Boulevard, les choses sont devenus inextricables...
La disparition dans la saison de La Commanderie d'une pièce de distraction populaire est
l' illustration qu'il existe bien deux manières d'envisager la diversité culturelle . Le "malade imaginaire" servi par Michel Bouquet (j'ai vu personnellement la pièce cet hiver à Paris : superbe) relève de cet univers de la "culture pédago"(Molière, c'est bien...ça fait classique larousse!) mais plus encore vient en "doublon" avec les mission de "Scènes du Jura". (Quand bien même "Scènes du Jura" n'auraient pas programmé le "malade" avec Bouquet, il y aura dans sa "saison" des spectacles qui relèvent du même genre. Alors pourquoi ne pas avoir utilisé la somme dédiée à l'achat de cette pièce par la ville de Dole à l'accueil d'un grand spectacle populaire à têtes d'affiches ?) . Ma culture théâtrale largement connue , dans tous les azimuts, me protège de celles et ceux qui pourraient voir en moi le tenant du seul théâtre bourgeois dit de digestion!
Quant aux "brèves de comptoir", que personne ne s'ose à décrire cette pièce comme une comédie de boulevard, il s'agit pour moi de l'archétype des spectacles "bobo" . Je m'explique : il faut avoir un sacré mépris du populo pour se moquer, même avec brio, des propos tenus autour d'un comptoir . Faire preuve d'un incroyable recul pour ne pas voir que derrière ce que certains estiment une "vraie culture" sans jamais bien sur la partager au quotidien, il y a souvent la solitude ,la tristesse et la misère culturelle. Solitude et tristesse qu'une saison municipale a pour vocation aussi de rompre! Tout le monde n'est pas "abonné télérama" et le propre d'une politique c'est d'offrir le plus large des choix aux spectateurs pour les amener ensuite à grandir. La question du"non public" c'est d'abord de le faire rentrer dans un lieu de spectacle , l'habituer à pousser la porte d'un théâtre ou d'une salle de concert...le reste suivra si la politique d'action culturelle est à la hauteur...

Mon tour de France des musées :
-Le musée d'art contemporain de Nice : le plaisir de rêver sur le Bleu "klein" qui accompagne ma vie et de mesurer combien les achats menés à Dole par François Cheval puis par Anne Dary font du musée de Dole un établissement susceptible de faire écho aux plus grandes institutions en région.
- L'expo "récamier" au musée saint Pierre de Lyon : une fois encore dans ce musée, une superbe exposition dans une muséographie très "propre". La figure croisée aux détours des leçons sur Chateaubriand pendant les années de Lycée, prend une nouvelle dimension .

Toujours le théâtre : "marcel (Pagnol) et jules" (Raimu) aux arts Hebertot à Paris
J'appelle cela depuis longtemps des "prouprouteries de théâtre" mais j'adore ça!!!Les mots d'auteurs et d'acteurs qui s'enchainent et içi plus spécialement ces joutes épistolaires qui ouvrent les coulissent des oeuvres de Pagnol dans des échanges savoureux.
Galabru lisant Raimu est ENORME. Caubère tout en delicatesse semble le roseau fragile mais qui ne rompt jamais , non sans cette élégance du style des instituteurs de la III°République...Une très belle soirée de théâtre tout en nostalgie .