jeudi 25 juillet 2013

Xavier Guichard dans la lumière

Xavier Guichard, Professeur Agrégé de lettres classiques au Lycée Notre Dame de Mont-Roland nous a quitté hier.

Pour ceux de ma génération, Xavier c'était d'abord une incroyable culture...une incroyable montagne humaine...une incroyable voix ! il était LE Temple!
Xavier parlait le latin et le grec classique couramment . Pas commun lorsque du haut de nos 14 ans il nous invitait à nous lever ou à fermer la fenêtre dans la langue de Cicéron.
Ceux qui ont visité Rome ou Athènes avec lui, dans des équipées homériques, c'est le mot, en garde un souvenir inoubliable.
Xavier Guichard, remettant une distinction à mon père en 2007

Je dois beaucoup à Xavier.
D'une part, il m'a fait connaître et aimer le théâtre moderne . Je lui dois mon 16 au bac de français puisqu'il m'avait distribué dans "Hector" de la" Guerre de Troie n'aura pas lieu" de Giraudoux.
Tel alfred Hitchcock, il faisait une courte apparition dans les pièces qu'il mettait en scène au Lycée. Nous nous sommes retrouvés autour d'une table dans "madame sans Gêne" de victorien Sardou.

juin 82 Xavier et moi face à face...
Il est un garde française, je suis Lefebvre,
l'époux de Madame sans Gêne

Qui ne parle pas des ENORMES coups de gueule de xavier lors des répétitions manquerait à sa mémoire.
Il parlait aussi fort que son coeur était grand, son attention pour nous immense et son affection sans limite.
D'autre part, c'est xavier qui lors d'une répétition, je devais être en Première, m'a invité à choisir Sc po plutôt que l'Ecole des Chartes à laquelle j'aspirais "toi t'es pas fait pour les papiers, toi, t'es fait pour les tribunes!"
Combien tu avais vu juste!
Enfin je dois à Xavier mes vacances du bac, celle de mes 17 ans...les plus belles, celles où tout parait désormais possible.
Nous étions partis mes parents et moi retrouver la famille Guichard en Espagne...Sa voiture était lestée de bouquins...une caisse...J'ai tout dans les yeux, xavier : le cognac, les cigares, les parties de cartes, les toros de fuego et la liberté!

Xavier, un monument...un humaniste à la Rabelais conjugué avec l'honnête homme du XVII° siècle.Tu bouffais la vie comme tu dévorais les livres...les cultures...les langues.
A plus de 60 ans tu décidais de passer l'agrégation...Bingo! En retraite tu apprenais l'araméen...l'hébreux et quelques autres langues anciennes rares...
Je te dois ma passion pour Phèdre...une analyse érotique de certains classiques de Ronsard et mon amour jamais éteint du latin.

Ces dernières années nous nous croisions. Lorsque je marchais dans un coin du monde, sur tes pas, je t'envoyais une carte postale : Jérusalem ou Québec...

Tu aimais tant le savoir, ta foi était si grande dans les hommes et dans ton Dieu, que désormais tu sais...tu as touché à la connaissance suprême.
Tu as traversé le styx...discuté avec le Noche...
Profite, ballade toi sur l'Olympe...tu nous l'as si souvent décrit...tu as trouvé la lumière Xavier!


samedi 20 juillet 2013

Avignon 2013 : "Platonov c'est les feux de l'amour pour les bourges..."

Je rentre à l'instant de mon 23° festival d'Avignon...heureux et rassasié.
Une fois encore j'ai pu nourrir mon addiction estivale à l'art dramatique, aux auteurs dramatiques, aux salles de spectacles et aux acteurs...
Une fois de plus j'ai confronté mon imaginaire et mes passions à la scène.

Evidemment je pourrais profiter du sujet pour donner mon sentiment et discourir sur l’accession de "Scène du Jura" au rang des scènes nationales; gagnant coup sur coup un "s" à son nom et une dotation  financière renforcée.
On aurait pu imaginer que je m'interroge sur le rapport de cette institution de prescription culturelle avec le territoire dolois et sa population.
On attendrait que je commente sa programmation 13/14 ...et bien non, on restera sur sa faim...Je garde tout cela pour moi, ou pour plus tard.

Revenons en à Avignon...
C'est un dosage, je ne sais s'il est subtil, entre "In" "off" , un partage avec des amis qui me sont chers, un petit noyau autour duquel s’agrège année après année de nouveaux visages; des rencontres improbables qui me marquent durablement ; des temps de franche détente...En juillet dans la cité des papes, nous sommes simplement heureux .

Les amis et les rencontres se reconnaîtront. Ils animent nos soirées par d'interminables discussions autour de ce que l'on a vu et de ce l'on pourrait voir. Les souvenirs de théâtre se ramassent à la pelle . Les béotiens se mettent vite à la page et commencent eux aussi à construire leurs souvenirs de demain...eux aussi raconteront dans 20 ans "On y était ce soir là ! Tu te souviens de...! C'était en ...! C'était bien non? !"

La sélection 2013 du "off" était la suivante :
-" le Cid" ( dans deux mises en scène différentes qui ne m'ont pas convaincues mais qui obtiennent les faveurs du publics il faut le dire!)
- "Narcisse" de JJ Rousseau magnifiquement servi par une distribution et une direction d'acteurs exemplaire l'une et l'autre
Narcisse de JJ Rousseau
une production de la Maison de la culture de Nevers
Olivier Peyronnaud n'est jamais très loin lorsque je suis à Avignon

- dans la série "souvenirs d'acteurs", deux spectacles; un bon "Richard III" avec Pierre Richard et un mauvais avec Antoine Duléry qui "faisait son cinéma"
-" Le nazi et le barbier"...j'avais aimé le texte, toute ma tribu a aimé l'adaptation; dans le même esprit de "mise en spectacle" d'une oeuvre littéraire récente "Maudit Karma" très drôle et surtout "la compagnie des spectres" avec Zabou Breitman éblouissante.
- "Jaurès on l'a tué deux fois"...une inoubliable Pierrette Dupoyet, sorte de mythe vivant du off
- de la bonne comédia del arte avec "les deux gentilshommes de Vérone" du grand Will dans la cour du Barouf...je suis un fan tous les ans du travail de ces anciens de la Compagnie internationale des arts du spectacle de Montreuil, dirigé par carlo Boso, un ancien du piccolo teatro
- pour être dans le ton de l'année à venir "comme en 14" une belle idée : la guerre vue par 4 femmes mais mal dirigée et mal distribuée en partie.
- on espérait du théâtre scientifique dans la cour de la faculté des sciences, en tout cas c'était ainsi annoncé; on s'est retrouvé avec "Toc Toc" de Laurent Baffie, sans commentaire!
- Le lyrique léger peut être génial, l'opérette marseillaise des années 20 et 30 peut redevenir éblouissante quand elle est servie par des jeunes acteurs, danseurs plein d'enthousiasme , les Carboni  présentaient " l'incroyable destin de rené Sarvil"
On a bloqué le compteur à 13 spectacles dans le OFF. (11 en 2011 et 14 en 2010)

Le IN ? Le must : "cour d'honneur" dans LA Cour d'honneur, une pièce de jérôme Bel qui rend hommage à ce temple à travers la parole et le souvenirs des spectateurs.
Un moment simple de communion...de l'histoire des 2000 personnes assises là ensemble...Jamais de pathos, de nostalgie. Des mots justes, souvent drôles parfois émouvants mais jamais de "c'était mieux avant" ou du "ah si vous aviez vu Gérard Philipe dans le Prince de Hombourg"...
répétition des "comédies barbares",
Gence et Casarès entourent Lavelli

N'empêche, moi dans mes yeux j'ai vu aussi passer mes souvenirs de cette cour, de MA cour : Denise Gence, Maria Casares et Michel Aumont dans "comédies barbares" de Valle Inclan dans une mise en scène de Lavelli; le "chevalier d'olmedo" de Lope de vega avec Jean-marc Barr, Denis Lavant dans une mise en scène de Lluis Pasqual, la cour était devenue un champ de blé;  "Lorenzaccio" de Musset mis en scène par Jean-Pierre Vincent et puis tout récemment en 2012 "Maître et marguerite" de Boulgakov...éblouissant!

Juillet 2007, entouré de mes amies Marie Thérèse François- Poncet,
Chantal Ernoux adjointe du Havre et Catherine Morin Desailly élue de Rouen.
6 ans plus tard avec ou sans mandat, nous nous voyons toujours.
Catherine, désormais sénatrice, conduit la réflexion de l'UDI dans le domaine culturel, il y a du grain à moudre!


C'est drôle je viens de relire l'article de mon blog rédigé en juillet 2007 en Avignon à 8 mois des municipales et j'écrivais " la nuit commence à tomber avant qu'une aube nouvelle ne se révèle en mars 2008" Tous les mots étaient déjà en place. je ne savais pas que " la promesse de l'aube" m'accompagnerait dès lors pendant toutes ces années.


jeudi 11 juillet 2013

dernière nouvelle : agression au centre ville désormais sur les lieux de travail...de pire en pire

Le Maire Wambst peut bien courir après un discours sécuritaire, IL a décidé, LUI, en, 2008 d'annuler l'installation des caméras de vidéo protection sur l'ensemble de la ville de Dole.
IL a décidé, LUI,  de rejeter l'aide financière alors accordée par L'Etat!
Le centre-ville plus encore que les Mesnils est devenu une zone de non-droit!
Faut-il parler des espaces où s'échangent aux yeux de tous la drogue ? On fête les 400 ans de l’hôtel dieu, soit, mais qui va agir pour que la tour escalier du cloître ne soit plus un lieu de deal?

Il y a qq minutes rentrant chez moi, j'ai constaté le désarroi d'une jeune femme travaillant dans un service public situé place nationale qui venait de se faire agresser dans son bureau même!

On agressait en pleine rue le dimanche après midi, désormais c'est à l'intérieur même des batiments et en pleine semaine que cela se produit...cela va-t-il durer encore longtemps?

Jean-marie Sermier, candidat à la mairie de Dole a annoncé qu'il prendrait directement en main le dossier de la sécurité...pas d'adjoint en écran...Un dossier essentiel géré en priorité...Enfin des perspectives d'actions/réactions dont la ville a tant besoin sans dogmatisme ni idéologie poussiéreuse.