samedi 20 juillet 2013

Avignon 2013 : "Platonov c'est les feux de l'amour pour les bourges..."

Je rentre à l'instant de mon 23° festival d'Avignon...heureux et rassasié.
Une fois encore j'ai pu nourrir mon addiction estivale à l'art dramatique, aux auteurs dramatiques, aux salles de spectacles et aux acteurs...
Une fois de plus j'ai confronté mon imaginaire et mes passions à la scène.

Evidemment je pourrais profiter du sujet pour donner mon sentiment et discourir sur l’accession de "Scène du Jura" au rang des scènes nationales; gagnant coup sur coup un "s" à son nom et une dotation  financière renforcée.
On aurait pu imaginer que je m'interroge sur le rapport de cette institution de prescription culturelle avec le territoire dolois et sa population.
On attendrait que je commente sa programmation 13/14 ...et bien non, on restera sur sa faim...Je garde tout cela pour moi, ou pour plus tard.

Revenons en à Avignon...
C'est un dosage, je ne sais s'il est subtil, entre "In" "off" , un partage avec des amis qui me sont chers, un petit noyau autour duquel s’agrège année après année de nouveaux visages; des rencontres improbables qui me marquent durablement ; des temps de franche détente...En juillet dans la cité des papes, nous sommes simplement heureux .

Les amis et les rencontres se reconnaîtront. Ils animent nos soirées par d'interminables discussions autour de ce que l'on a vu et de ce l'on pourrait voir. Les souvenirs de théâtre se ramassent à la pelle . Les béotiens se mettent vite à la page et commencent eux aussi à construire leurs souvenirs de demain...eux aussi raconteront dans 20 ans "On y était ce soir là ! Tu te souviens de...! C'était en ...! C'était bien non? !"

La sélection 2013 du "off" était la suivante :
-" le Cid" ( dans deux mises en scène différentes qui ne m'ont pas convaincues mais qui obtiennent les faveurs du publics il faut le dire!)
- "Narcisse" de JJ Rousseau magnifiquement servi par une distribution et une direction d'acteurs exemplaire l'une et l'autre
Narcisse de JJ Rousseau
une production de la Maison de la culture de Nevers
Olivier Peyronnaud n'est jamais très loin lorsque je suis à Avignon

- dans la série "souvenirs d'acteurs", deux spectacles; un bon "Richard III" avec Pierre Richard et un mauvais avec Antoine Duléry qui "faisait son cinéma"
-" Le nazi et le barbier"...j'avais aimé le texte, toute ma tribu a aimé l'adaptation; dans le même esprit de "mise en spectacle" d'une oeuvre littéraire récente "Maudit Karma" très drôle et surtout "la compagnie des spectres" avec Zabou Breitman éblouissante.
- "Jaurès on l'a tué deux fois"...une inoubliable Pierrette Dupoyet, sorte de mythe vivant du off
- de la bonne comédia del arte avec "les deux gentilshommes de Vérone" du grand Will dans la cour du Barouf...je suis un fan tous les ans du travail de ces anciens de la Compagnie internationale des arts du spectacle de Montreuil, dirigé par carlo Boso, un ancien du piccolo teatro
- pour être dans le ton de l'année à venir "comme en 14" une belle idée : la guerre vue par 4 femmes mais mal dirigée et mal distribuée en partie.
- on espérait du théâtre scientifique dans la cour de la faculté des sciences, en tout cas c'était ainsi annoncé; on s'est retrouvé avec "Toc Toc" de Laurent Baffie, sans commentaire!
- Le lyrique léger peut être génial, l'opérette marseillaise des années 20 et 30 peut redevenir éblouissante quand elle est servie par des jeunes acteurs, danseurs plein d'enthousiasme , les Carboni  présentaient " l'incroyable destin de rené Sarvil"
On a bloqué le compteur à 13 spectacles dans le OFF. (11 en 2011 et 14 en 2010)

Le IN ? Le must : "cour d'honneur" dans LA Cour d'honneur, une pièce de jérôme Bel qui rend hommage à ce temple à travers la parole et le souvenirs des spectateurs.
Un moment simple de communion...de l'histoire des 2000 personnes assises là ensemble...Jamais de pathos, de nostalgie. Des mots justes, souvent drôles parfois émouvants mais jamais de "c'était mieux avant" ou du "ah si vous aviez vu Gérard Philipe dans le Prince de Hombourg"...
répétition des "comédies barbares",
Gence et Casarès entourent Lavelli

N'empêche, moi dans mes yeux j'ai vu aussi passer mes souvenirs de cette cour, de MA cour : Denise Gence, Maria Casares et Michel Aumont dans "comédies barbares" de Valle Inclan dans une mise en scène de Lavelli; le "chevalier d'olmedo" de Lope de vega avec Jean-marc Barr, Denis Lavant dans une mise en scène de Lluis Pasqual, la cour était devenue un champ de blé;  "Lorenzaccio" de Musset mis en scène par Jean-Pierre Vincent et puis tout récemment en 2012 "Maître et marguerite" de Boulgakov...éblouissant!

Juillet 2007, entouré de mes amies Marie Thérèse François- Poncet,
Chantal Ernoux adjointe du Havre et Catherine Morin Desailly élue de Rouen.
6 ans plus tard avec ou sans mandat, nous nous voyons toujours.
Catherine, désormais sénatrice, conduit la réflexion de l'UDI dans le domaine culturel, il y a du grain à moudre!


C'est drôle je viens de relire l'article de mon blog rédigé en juillet 2007 en Avignon à 8 mois des municipales et j'écrivais " la nuit commence à tomber avant qu'une aube nouvelle ne se révèle en mars 2008" Tous les mots étaient déjà en place. je ne savais pas que " la promesse de l'aube" m'accompagnerait dès lors pendant toutes ces années.


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