samedi 19 mars 2011

Pierre Talagrand s'en est allé.





Pierre Talagrand figure de la politique jurassienne est parti cette nuit.
C'était un ami. Il accompagnait, protégeait les jeunes élus comme je l'étais en 1989.

Des anecdotes? Des souvenirs ? Ce matin il y a une tempête dans mes souvenirs.
Le conseil municipal des jeunes en 1989 (j'ai retrouvé la photo d'un dole mag dans mes
archives...le début de notre parcours) , ses colères homériques , le foie gras le soir chez lui, un voyage à deux en République Tchèque dont je tire une des photos de cet article, sa résistance unique alors en Franche Comté alors qu'il était Vice Président du conseil général face à un conseiller théâtre de la Drac dont la goujaterie se conjuguait à un manque de travail, une soirée d'éternité passée en toute petite compagnie chez un ami de la Rue pasteur au soir du 1° tour des cantonales de 1998, son talent de conteur pour refaire les municipales de 1965 où il était entré au conseil sur le quota SFIO ,son tutoiement facile et tellement humain, le bout de cigare qu'il mâchouillait sans le fumer...



















Cette après-midi pour toi Pierre, je vais réécouter la musique Funèbre K477 de Mozart.


mercredi 16 mars 2011

Mars...et ça repart...


Avant mars il y eut février et ma découverte à Lyon de la dernière création d'Ariane Mnouchkine, les "naufragés du fol espoir". Que dire, Incroyable!!!Le théâtre comme je l'aime : complet, enveloppant, généreux, accessible...
Une ambiance de spectateurs "croyants" comme je l'ai souvent vue face aux spectacles de Caubère...un autre enfant d'Ariane...



Un peu d'activité pour me dérouiller l'esprit :
- Dimanche après midi : Turandot à L'auditorium de Dijon. Pas le Turandot de Puccini...non celui de Busoni datant de 1917...dans une mise en scène très chorégraphiée.
Pour ceux qui attendaient les grands airs de Puccini c'était loupé...pour ceux qui aiment les cabarets berlinois c'était gagné.




Je dispensais ce matin aux Master 2 de l'EAC de Paris, mon dernier cours de l'année (les politiques culturelles des collectivités locales) sur les politiques publiques en faveur des musiques actuelles.
Pour m'accompagner mary Vercauteren du CNV et Jean François Burgos, élu de Gennevilliers, vice Président de la FNCC .
Jean- François a développé une belle image autour des chercheurs d'or, faisant le lien entre le petit orpailleur et le découvreur de talents d'une Smac et les patrons des mines d'or que pourraient être les "propriétaires des écuries de chanteurs à fort potentiel économique"...

Je n'ai pas résisté cette après midi à me rendre au Petit palais voir la toute nouvelle exposition "Jean-Louis Forain" un peintre des années 1900, marqué par Degas et les impressionnistes mais qui figea avec talent les scènes de la vie théatrale ou bourgeoise du Paris de la III° République.



























Ce soir Palmade et Mergot à la Porte saint martin "l'amour sur un plateau"...j'équilibre Turandot!
Bon ok on peut faire des erreurs...le texte..."je vais finir mon chateaubriand/pourquoi tu manges un steack à cette heure là?/non Chateaubriand, l'auteur, pas le pavé de viande"..."
Je reconnais. Pitoyable!


mardi 15 mars 2011

Sensibilisation à la culture scientifique, la suite...


Des membres du Rotary dolois, m'ont invité, devant les représentants de tous les clubs du district, à débattre de l’importance qu'il y a pour une collectivité publique à mener une politique de sensibilisation à la culture scientifique.
Le sujet était d'autant plus brûlant ce soir, compte tenu des évènements japonais.
Bref une fois encore, j'ai présenté avec passion les arguments qui selon moi justifie la mobilisation de l'argent publique pour une telle politique locale et d'autre part j'ai fait part des productions heureuses nées de la rencontre entre l'art et la science.
Je deviens un acharné du sujet, je m'étonne moi-même.

samedi 12 mars 2011

Paté de campagne ou fromage de tête(s)

La campagne cantonale bat son plein...à vide...mais c'est ainsi.
Je regarde tout cela de mon jardin.
Ici ou là, à la lecture de la presse locale , je ne peux m'empêcher de saisir à la volée quelques évènements qui rendent le débat local savoureux.

Soyons galant, commençons par les dames...Ah la fausse candidate sans étiquette centro/centriste doloise qui fait venir une des vraies gloires du vrai Modem, le vrai député Jean Lassalle...L'affiche, j'ai adorée...Lassalle candidat à Dole...Dans le genre j'avance masquée mais je manque de masques...
Et on me dira que la dame en question veut faire de la politique autrement? C'est pire! A ne pas assumer ses engagements qui peuvent être contraignants c'est insultant pour toutes celles et tous ceux qui militent de bonne foi et publiquement à visage découvert au Modem. On ne peut se revendiquer d'un parti ou d'un homme lorsqu'il a le vent en poupe ou qu'il est lisible dans la population et se déclarer sans étiquette quand le même parti et le même homme sont moins porteurs...

Par ailleurs, je me suis laissé dire que dans toute la France, les militants de gauche collaient sur les affiches des candidats issus de la majorité présidentielle un bandeau "100% UMP" ...
Il y avait eu les bandeaux "TVA sociale, augmentation des impôts" en 2007...effets redoutables!

Le coup du candidat sortant...bien vu...super bien vu!
Depuis 3 ans, il accompagne la co gestion du département...ce qui permet de décrocher sur le canton quelques jolies réalisations dont il s'attribue sans problème la paternité. Pourquoi pas?
Fin politique, il se rend compte que l'image du Ps voire de la gauche à Dole, parasitée par le locataire de la place de l'Europe , pourrait nuire à sa réélection.
Les mots succèdent aux maux et notre sortant se construit une posture d'indépendance/opposition vis à vis du Maire de Dole. La présentation d'un candidat Ps, entravant honteusement aux yeux des électeurs la réélection du candidat sortant couronne la stratégie...moi je dis chapeau.
Chapeau d'autant plus que si demain le Conseil Général passait à gauche, le sortant s'il était réélu, rejoindrait très naturellement la majorité nouvelle. Nul blâme de ma part d'ailleurs . Tout cela est normal.
Doit y avoir une ambiance sympa dans la majorité doloise...

A tout seigneur, tout honneur.
Je lis toujours avec beaucoup d'intérêt les propos de notre Maire.
Trois petits exemples récents illustrent l'engagement de notre premier magistrat.
- sur le parc naturel des zones humides : des propos neutres, flous...du type, il faut voir, réfléchir, donner le temps au temps...bref nous avons hérité à Dole de l'héritier du "bon docteur Queuille", Président du Conseil de la IV° République dont tous les historiens connaissent la formule "ne pas choisir c'est gouverner"... qui évidemment faisait écho en négatif à l'audace de Mendès France.
Il m'arrive aussi de penser à ces lignes brillantes de Régis Debray comparant De Gaulle à Mitterrand. L'analyse pourrait assez aisément se poser entre les deux derniers occupants de la mairie de Dole : "l'un prenait les lames de face,vent debout. L'autre s'approche de biais comptant qu'il passera toujours entre les gouttes. Il y a les hommes de rupture et les hommes de manoeuvre . La tactique du camouflet celle du camouflage...on rudoie ou on louvoie..."
- dans le document de campagne du candidat estampillé socialiste, le Maire de Dole, apporte son soutien à celui-ci.
Une petite étude de texte s'impose . En 7 lignes , le maire utilise deux fois le mot "gauche" et une fois le mot "socialiste". Marie Guite Dufay et Sylvie Laroche, chacune en 4 lignes ne citent jamais ces deux mots . Claude Chalon une fois l'un et l'autre mots en 7 longues lignes . Bref aucun des trois derniers auteurs n'a à justifier par des mots l'appartenance à une famille.
- un longue article/interview, il y a quelques semaines, donnait à notre édile, l'opportunité de présenter ses projets pour la ville et pour lui d'ailleurs ( le Sénat, comme l'Alsace et la Moselle entre 1870 et 1914 : y penser toujours n'en parler jamais...).
A un certain moment, le Maire revient sur ses accointances avec la droite dijonnaise entre la fin des années 90 et le milieu des années 2000. Il (re)dit sa souffrance et souligne qu'on aurait voulu faire de lui un martyr à son corps défendant.
Comme me disait un ami il n'y a pas longtemps : martyr c'est pourrir un peu.

Encore un jeu de mot qui va me faire des copains...quand je vois comment des élus dolois détournent leur regard en me croisant...encore hier soir sur un trottoir près du théâtre...drôle...et tellement lumineux...





mercredi 9 mars 2011

Boulimique...

Lorsque je propose, dans mes formations, une typologie du touriste culturel, je fais la différence entre les "monomaniaques", les"sages" et les"boulimiques". Je pense appartenir à la dernière catégorie ; besoin irrépressible de ne rien manquer de ce qu'il convient de voir ou d'entendre.
Ce mercredi après midi parisien disponible illustre le propos.
C'est incroyable le nombre de nouvelles expositions qui commençaient ce 9 mars.
Dans l'ordre et en tourbillon :
- l'exposition sur le France au Musée de la Marine en compagnie dans un premier temps de Jacques Seclet, adjoint à la culture d'Enghein les bains que j'ai découvert passionné de Voiles et de mer.

Un bel évènement qui visiblement fait mouche tant les visiteurs ont un sourire attendri...nostalgie des années faciles quand bien même la démocratisation n'avait pas encore atteint l'univers des croisières.
On rêve à l'évocation des menus servis sur la Paquebot...on prend le temps de d'admirer un service de table...
Une très intéressante étude des styles de décoration dans le navire...des styles et pas un style voulus très "modernes" sur fond d'aluminium et de formica.
- nature et idéal, le paysage à Rome 1600-1650 au Grand Palais. Au premier jour, une exposition de très grande qualité sans la foule...
Les Lorrains et les Poussins dominent...j'adore. Les départs pour cythère ou autres avec ces ports classiques, ordonnés où l'on regarde le soleil de face...je ne résiste pas.
Un paysage de type "tivoli" m'a toujours intéressé...pourquoi? sans doute parce que l'organisation chez moi n'est pas naturelle mais s'impose comme une nécessité.
- les visages de Messerschmidt au Louvre en nocturne.
Déjà pour la nocturne...le Louvre qui s'abandonne. Formidable pour s'abandonner soi-même et se perdre pour se trouver. J'ai parcouru hier soir les salles de la sculpture médiévale à c
ôté desquelles j'étais passé depuis des années.
Bref Messerschmidt...un sculpteur autrichien au terme du XVIII° siècle qui s'est attaché à "faire des gueules"...un oeuvre assez dérangeante, étonnante que l'on peut trouver drôle ou désespérée.
Il y a chez cet artiste les prémisses de la psychanalyse...
Cette riche journée a été ternie par mon choix final...aller voir le dernier film avec anthony Hopkins dont c'était ce mercredi la sortie. En général j'adhère les yeux fermés aux films dans lesquels cet acteur se produit...que dire? Il doit avoir des arriérés d'impôts à payer... quelque chose comme cela...un film alimentaire...et dire que je n'ai toujours pas vu "le discours d'un roi"...Pitoyable!












mardi 8 mars 2011

César au musée de Dole : une juste place...






Je souhaitais découvrir par moi-même l'installation d'une oeuvre du sculpteur César dans le musée de Dole et prendre la mesure du déménagement de "la" cheminée renaissance qui trônait dans le hall depuis 1980. L'un se substituant à l'autre.
Franchement rien à redire. Elu, si la proposition m'en avait été faite, j'aurai bien volontiers donné mon accord pour peu que cela soit financièrement raisonnable...je me suis laissé dire...bref cela pourrait faire une jolie polémique...restons en là.
Cette cheminée a toujours été une pièce rapportée, éloignée des volumes dans lesquels elle avait été installée à son origine, dans un hôtel particulier bisontin.Je me suis longtemps interrogé sur les motivations de l'architecte, élève du Corbu, pour poser là, un pareil "monument".
Il faudrait demander la clef de cette énigme à danièle Bavoux qui était alors adjointe à la culture.
Là où la "cheminée" se trouve désormais, elle ne dépareille pas. Mieux elle attire l'oeil .

Pour le reste, la présence dès l'entrée et d'une manière permanente ,d'une oeuvre de César donne le ton du Musée de Dole. 30 ans d'ambitions partagées entre élus et conservateurs pour en faire un lieu phare de la création et des créateurs des années 60 et 70.
Il faut rendre à César etc etc...l'aimable barbu manquait à notre Musée! La compression qui accueille désormais le visiteur pose l'institution. Je ne peux que m'en réjouir .