lundi 5 décembre 2011

"Je suis plus que le roi, puisque la reine m'aime" Ruy Blas.


Eblouissant Ruy Blas au TNP de Villeurbanne

Belle semaine pour mes yeux et mes neurones...Toujours selon l'idée que je me fais des arts et de la culture, sans frontière et sans exclusive, j'ai navigué entre facilité et exigence .

Très facile :
- Lady Oscar au théâtre de la Renaissance avec Amanda Lear . Que dire?
  Du boulevard...Il s'agit de l'adaptation "d'Oscar" succès des années 60 écrit pour Louis de Funès . La pièce est rafraîchie , raccourcie. Même si je trouve le texte parfois un poil trop vulgaire, le public s'en donne à coeur joie...Moi j'aime être au milieu des gens qui rient.




Léger :
- Quadrille de Sacha Guitry au théâtre Edouard VII avec François Berléand dans une mise ne scène de bernard Murat. Je ne résiste jamais à un Guitry notamment au théâtre Edouard VII qui en est devenu le temple.
Il y a chez Guitry du Feydeau avec les petites médiocrités bourgeoises en plus.



Bon appétit messieurs!

Éblouissant et exigeant :
- Ruy Blas de Victor Hugo au TNP de Villeurbanne dans une mise en scène de christian Schiaretti.


Monsieur Roland Dubur,
l'homme à qui je dois
ma passion de la littérature 
 
je ne manque jamais une reprise de Ruy Blas . C'est une élégance que je rends à mon vieux maître aujourd'hui disparu, Roland Dubur qui fut mon professeur de lettres. C'était un temps où il était l'un des derniers à nous rappeler que nous faisions notre rhétorique puis nos humanités. Un jour, habillé de sa blouse blanche, sur son estrade, il fit retentir le célèbre "bon appétit messieurs, ô ministres intègres, conseillers vertueux, voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison...".
En rentrant j'apprenais la tirade, je la connais encore.
Il est des jours qu'on n'oublie pas. Moi ce jour là j'avais rencontré Victor Hugo à jamais et Ruy Blas pour toujours.



J'avais vu il y a quelques années la production de la Comédie Française avec Eric Ruff dans le rôle titre.
La mise en scène de Schiaretti efface tout! C'est éblouissant. Ruy Blas, interprété par Nicolas Gonzales est un jeune indigné . Renucci alias Don Salluste tient l'un de ses plus beaux rôles.
Du grand, du très grand théâtre public : décor époustouflant où les faïences espagnoles imposent leurs teintes bleutées dans une lumière délicate à des costumes sombres et mordorés  ...
Et puis il y a ce TNP rénové, une maison pour le théâtre où la scène est si grande qu'elle demande aux comédiens énergie et au metteur en scène imagination.
Le théâtre populaire est là...des grandes oeuvres accessibles à tous sans démagogie ni facilité .
Une leçon pour celles et ceux qui se délectent des mots de "démocratisation culturelle " ou "de recherche de nouveaux publics" sans faire bouger d'un iota les limites étroites des catégories de spectateurs .

Impressionnant :
- le nouvel accrochage des impressionnistes au Musée d'Orsay.

Une salle de la galerie des impressionnistes à Orsay

Si je reste sur ma faim quant à l'expo temporaire sur "l'art au temps d'oscar Wilde"; il faut faire la "galerie des impressionnistes " pour mesurer, s'il en était besoin, la richesse des collections publiques françaises.
Quand je songe à ce que l'on m'avait dit des musées New Yorkais et pour y  avoir usé mes converses cet été, je suis sorti d'Orsay juste fier et heureux d'être français.
Le nouvel accrochage est non seulement magnifique mais magique puisque j'ai eu le sentiment de découvrir pour la première fois des oeuvres que j'avais déjà vues si souvent . C'est une renaissance à l'art du XIX° que m'a offert  un musée d'Orsay rénové et revisité.

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