mardi 28 juillet 2009

Festival de l'opérette d'Aix les Bains : "la scène c'est mon bureau , quand je ne danse pas c'est comme si je n'allais pas au bureau" (alex)


J'ai ponctué juillet de deux week ends à Aix les Bains d'une part pour retrouver des amis qui ont fait le choix de la scène comme univers et d'autre part pour assister aux représentations de deux opérettes: Méditerranée et Ignace .






Je l'ai déjà écrit, ma culture vient aussi de là et pas question de la renier. Mes yeux se sont ouverts tout grand lorsque mes parents m'ont emmené voir "Hello Dolly" à Mogador en 1972 puis "Les trois mousquetaires" de francis Lopez en 1974. J'aime l'opérette, c'est comme ça! Ce que j'aime encore plus c'est d'être aux eurockéennes début juillet, en Avignon du 14 au 24 et à Aix pour voir des opérettes à la fin du même mois. Un homme pour peu qu'il se pique de culture doit être éclectique et curieux...l'action culturelle n'a que faire des préjugés et de ses juges...

Soit, soit, l'opérette parfois un peu comme le cirque de papa a pris ici où là quelques bourrelets de graisse...il convient de lui rendre la fraîcheur qui présidait lors de l'écriture des livrets, de s'adapter à l'horloge du spectateur calibrée par les émissions de télévision , de couper ici ou là et de ressusciter quelques perles oubliées...
La tradition ne doit pas être un édredon étouffant et mortel à terme, elle doit être un trait d'union entre les générations de spectateurs toujours semblables mais si différents .
Des metteurs en scènes et des compagnies se sont attaqués à cette tache . A Aix fabrice, avec lequel je fais un bout de chemin depuis maintenant...pas mal d'années, s'est employé avec succès à "relooker" Méditerranée . Il m'avait suffisamment parlé de ses envies de mise en scène dès l'hiver dernier ,pour que je ne passe pas à coté de son travail. Fabrice, l'illustration que l'opérette a un avenir en France entre les mains de quelques hommes jeunes qui ne baissent pas les bras. Quant à son interprétation d'Ignace...là aussi on en parlait depuis si longtemps... cela vaut la peine de quitter les livrets conventionnels pour "ressortir" des oeuvres plus confidentielles.
Je suis heureux évidemment de retrouver le dolois Robby Faivre. En voilà un qui ne boude pas son plaisir sur scène.


Ce que j'apprécie aujourd'hui c'est d'avoir le temps d'écouter les artistes me parler de leur travail, de leurs projets , de leurs envies. Quand on est élu, on est dans l'action . On manque du temps nécessaire .
Je ne sais pas si un jour j'occuperais de nouveau un poste électif en charge de la culture, ce que je sais c'est que le temps qui m'est donné aujourd'hui me rend plus sensible à la fragilité et à l'enthousiasme aussi des artistes . Je ne me lasse pas de les entendre et de partager avec eux une discussion entre sourire et sérieux.

Sourire et sérieux, cette conversation devant notre petit déjeuner, contemplant le massif des Bauges depuis le balcon de l'appartement où l'on m'a si gentiment accueilli, avec alexandre, un danseur . Ah oui...le sourire, la bonne humeur mais cette phrase qui tombe sans prévenir " pas eu de contrat depuis plusieurs mois...alors on se pose des questions sur soi...sur ce que l'on vaut...faut il changer de voie ? La scène c'est mon bureau, quand je ne suis pas sur une scène c'est comme si je n'allais pas au bureau" . Je ne sais pas si tu t'en es rendu compte alex, mais ta phrase je l'ai reçue comme un coup de poing dans l'estomac. Le voile sur ton sourire et moi ma tête dans mes mains (signe traditionnel chez moi d'une écoute attentive...je peux avoir des écoutes tout à fait "non attentives" aussi...dans ces cas là j'enlève mes lunettes...).





Toutes les discussions (très tard...) sur les cachets...qui manquent...les contrats qui ne viennent pas...Jean Marc qui ne voit rien venir avant novembre alors que sa présence en scène, il l'a prouvé dans Ignace une fois encore, est énorme. Estelle qui fit un si bel ange dans Méditerranée (en tout cas moi j'y voyais un ange!) , qui s'est donnée tant de mal pour réussir cette performance (la description des répets dans ta cage d'escalier restera dans ma mémoire) et qui se réjouit presque de n'avoir encore que quelques cachets à décrocher pour atteindre les 507 heures fatidiques. Serge, le temps d'une soirée défendant , du moins prenant acte, du luxe des productions des grands théâtres publics...3 semaines de répétition à Lyon, quand seuls 5 jours ne sont possibles à Aix...Nicolas, le président d'Aix Operette véhément dans sa recherche des budgets...
Mais moi je les ai tous vus sourire aux applaudissements...la lumière dans les yeux quand la salle les acclame...les blagues qui fusent tard dans la nuit lorsque l'on rentre après le spectacle...pour tout cela "the show must go on"!


addendum : j'ai apprécié le concept de communication de la saison d'été d'Aix les bains "Hot saison"

Aucun commentaire: