jeudi 15 janvier 2009

"Grease" le mardi, "Ruhe"le mercredi...dans la culture comme en politique on peut utiliser ses deux lobes...




Je n'ai jamais supporté les oppositions que certains voudraient appliquer au monde du spectacle vivant :
- théâtre public/théâtre privé
- théâtre intello de gauche/théâtre populo de droite
- théâtre d'acteurs/théâtre d'auteurs (celle là c'est un conseiller théâtre Drac qui me l'a faite)

Je pense qu'il y a des bons spectacles et d'autres qui sont mauvais . Je pense qu'un(e) intellectuel(le), j'entends par là celle ou celui qui prétend que sa raison l'emporte sur sa passion , doit privilégier deux qualités : la curiosité et la tolérance.
Je reste sur une position que j'ai toujours défendu lorsque j'étais élu : je condamne toutes les politiques "d'église"...parce que d'une Église qui exclut , on tombe à un oratoire puis à plus rien du tout...Bref je vais voir tout ce qui peut se voir autant que cela m'est possible.
- Grease (mardi à Paris) ...la comédie musicale après le film il y a 30 ans. Franchement j'ai passé un très bon moment. Un spectacle français mais "monté" avec le rythme des spectacles d'outre atlantique...de vraies voix pas forcement typées "star ac"...un décor intelligent...des chorégraphies avec du punch. Bien! On a passé une très bonne soirée de distraction (Certains diraient de digestion mais nous n'avions pas encore mangé). Je me disais beau spectacle pour une belle salle en région avec une ouverture de scène de 20 mètres...
- Ruhe(mercredi à Dole) un spectacle de Josse de Pauw dans le cadre de la saison de "Scènes du Jura". il s'est agi d'un dialogue entre deux comédiens disant des textes en flamand, rapportant l'adhésion de leur personnage à l'idéologie nazie, une adhésion normale...coulante...et de l'interprétation de lieder de Schubert par des chanteurs du Collegium Vocale de Gent.
Faut-il y voir l'opposition si souvent dénoncée entre le démoniaque et le sublime? L'interrogation qui semble parfois s'élever : comment un peuple qui a produit Schubert ( et tous les autres) a-t-il-pu engendrer l'idéologie nazie? A cette question je renvoie à la lecture d'un ouvrage remarquable "les enfants de Faust"(de Bernard Nuss aux éditions "autrement")publié en 1994 qui se basant sur la construction de la langue allemande fait un exposé magistral. Je ne puis non plus oublier les cours de mon professeur d'histoire politique à Sc Po strasbourg , monsieur Dupeux , nous décrivant la différence entre le mouvement Völkisch et le nazisme.
Le spectacle n'a pas emporté toute mon adhésion même si j'ai aimé son rythme et sa scénographie.
Que dire des lieders et de leur interprétation? Magnifique. Pourquoi ne pas avoir utilisé l'auditorium Karl Riepp pour cette représentation ? Question de jauge peut-être ou d'ambiance.
Le collegium Vocale de Gent était venu à Dole il y a pas mal d'années dans le cadre du festival de musique de Besançon dans une interprétation de la missa solemnis de Beethoven je crois...mais il y a longtemps déjà. C'était avant avant hier...du moins dans mon souvenir!
La rétrospective de la semaine ne serait pas complète sans le passage que j'ai pu faire au Musée national de la marine au Palais de Chaillot pour y voir l'expo"Marquet" très complémentaire de l'expo "Dufy" que j'avais vue à l'automne. Içi des paysages de bord de mer qui annoncent parfois déjà à mon sens ceux épurés de Nicolas de Staël. Et puis cette redécouverte, les toiles des plages d'Alger...parce que dans les années 30 , l'Algérie c'était la France...
PS: la vérité veut que je reconnaisse, qu'ayant découvert dans une présentation différente le nouveau logo de Dole , je ne le trouve pas désagréable du tout.
addendum(22 janvier) : je viens de découvrir que le seul tableau personnel qu'on ait jamais connu au général de Gaulle à la Boisserie était un petit Marquet représentant le port d'Alger acheté en 1943...

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