dimanche 16 décembre 2012

La trêve des confiseurs ? On s'en passera !

Il faut l'admettre, j'ai été très, trop silencieux ces dernières semaines. Pourtant il y a à dire sur la "gouvernance" de notre ville. On mesure aujourd'hui le fossé entre les mots de l'équipe Wambst depuis 4 ans et la réalité de l'animation de la chose publique.

Les dolois ne s'y trompent pas. Des associations ici ou là se constituent ou se réveillent pour contester un mode de gestion faussement démocratique où les débats ne sont organisés que pour masquer des choix déjà tranchés.

La passerelle de la véloroute : à la recherche de la démocratie participative perdue
On annonce que la passerelle doublant le pont du canal sera posée dès mardi.
Qui a été consulté sinon l'architecte des bâtiments de France? la population attachée à la vue que l 'on porte sur la vieille ville depuis le canal a-t-elle jamais eu son mot à dire? Quid de la démocratie participative dont le Maire se targuait avant d'être élu? Un tel projet aux conséquences esthétiques non négligeables ne méritait-il pas une exposition publique proposant clairement des choix aux dolois?

Je me souviens de l'activisme bien organisé et relayé de l'Armada lorsque nous avions décidé de laisser constuire le bâtiment du Vauban...Que n'avons-nous entendu sur le vandalisme esthétique dont nous étions les complices? On pourra rappeler que nous avions ouvert un vaste débat public à ce propos.
Bien sur le Maire pourra toujours argumenter en renvoyant au Conseil général pilote de l'opération...cela devient une habitude...la phrase la plus connue des édiles dolois "c'est pas nous, je vais me renseigner"!

Un petit coup de passerelle par là, une péniche encore inélégante perturbant le point de vue sur la vieille ville; un projet savoureux d'office du tourisme sur l'eau; le Maire Wambst et son adjoint à l'urbanisme Chalon cherchent sans doute à faire aussi moche que la non moins immondissime passerelle sur le canal que l'on doit aux grandes heures de l'Union de la gauche version 1977-1983!


La gestion de la commanderie: apprendre à faire les comptes
C'était au tout début. Avril 2008, la nouvelle municipalité venait de s'installer. A l'occasion de l'AG de la MJC où je m'étais rendu, le nouvel Adjoint à la culture, Christian Parent afin de bien marquer la rupture et de jeter l'opprobre sur ma gestion avait pris la parole " il faut savoir que dans cette ville, il y a des services culturels déficitaires". Je passe sur l'élégance...mais je suis comme les vieux ânes...j'ai la mémoire des mots et des situations...
Il va falloir faire les comptes.
Il me semble qu'à l'occasion du vote du compte administratif 2011, l'adjoint à la culture a admis une dotation de 100 000 euros pour équilibrer le budget annexe de Commanderie... alors, déficit ou acte de gestion?
Allons à peine plus loin. Afin de ne pas prendre de risques, l'équipe municipale soutraite une partie des spectacles à des tourneurs privés, qu'elle labellise cependant "Prog' ville de Dole".

Résultats ? D'une part, des prix de places indécents notamment pour le théâtre de divertissement (Pour "cher trésor" entre 54 et 44 euros la place...ça c'est le théâtre pour tous ! A Paris la pièce va se vendre autour de 30 euros la place, il suffit d'aller sur internet pour s'en assurer) et surtout un gâchis financier incroyable pour les caisses de la ville . On fait le calcul ?
 "Cher trésor" avec Gérard Jugnot se négocie entre 22 000 et 27 000 euros à l'achat selon la rudesse des négociations. A la lecture du site municipal il y a eu 800 spectateurs, soit une recette aux alentours de 40 000 euros...Il y a là matière à réflexion sur ce qui doit être acheté et ce qui doit être accueilli, dans le cadre d'une saison calibrée et cohérente.
Lorsqu'il annonçait la saison des spectacles dolois, Christian Parent expliquait en substance que la composition d'une saison ne relevait pas d'une science exacte et qu'on ne pouvait savoir à l'avance ce qui serait ou ne serait pas un succès public . C'est vrai et c'est pour cela que l'on engage des directeurs de théâtres ou de salles de spectacles! C'est leur métier d'établir non seulement des équilibres artistiques mais aussi financiers sur le long terme. Didier Guéniat et Ghislaine Gouby, de très bons professionnels ont préféré exercer leurs compétences ailleurs...A qui la faute?

J'ajoute que l'équilibre de la Commanderie devait se trouver dans l'apport non négligeable des colloques et autres séminaires . Nous étions en très bonne voie . Tout cela est acté dans les budgets administratifs de 2007 et 2008. La machine s'est enrayée dès le printemps 2008. Les tergiversations entre la ville et le grand Dole ont été dévastatrices.
Aujourd'hui  La multiplication désordonnée des spectacles plombe la disponibilité de la salle...Comment pourrait-on accueillir des séminaires et colloques de manière satisfaisante alors que calendriers et temps de travail des agents sont saturés par un agenda archi plein ?
Que cherche-t-on place de l'Europe ? Obtenir la médaille de la plus grande densité de spectacles à la semaine ? Voilà ce que j'appelle une politique culturelle ambitieuse! Nous n'avons plus d'adjoint à la culture  nous avons un adjoint à la Commanderie!
Le satisfecit de Christian Parent, rapporté par la presse de ce jour, quant au succès public des "ogres de barebacks" ne fait que renforcer ma critique...Peut-on avoir une présentation publique du montage financier de l'opération? L'Adjoint est-il devenu le programmateur? Quid d'une politique culturelle de territoire?

Je l'ai dit, j'ai la mémoire des vieux ânes : commémorons donc l'échec de la venue du Centre national du patrimoine de la chanson française...c'était en décembre 2009 . On allait voir ce que l'on allait voir...on a vu...et ce n'était que le début!


On rappelera encore et toujours qu'il s'agissait d'une des promesses emblématiques du candidat Wambst...


La fin annoncée du poste de Conservateur départemental au musée de Dole

Lors de l'inauguration de la dernière exposition au musée de Dole, une soirée qui était aussi l'occasion de saluer le travail d'Anne Dary qui nous quittait pour Rennes; on a tous relevé les interrogations de la municipalité quant à la pérennité du poste de conservateur départemental mis à la disposition de la ville de Dole.



 Le retrait du département serait un pur scandale...le manque de poids de la majorité municipale doloise, des conseillers généraux des deux cantons de Dole vis à vis du président socialiste du Conseil Général relève de la tragi-comédie.Que pèsent les dolois dans leur famille politique ?


Le Département du Jura a trop souvent vécu le financement des postes de conservateurs comme une charge et non comme un atout pour construire une politique d'action culturelle et donc de rencontre avec les populations . Il faudra que cela change, c'est un choix de politique publique . Le département du Jura doit avoir une politique culturelle lisible qui dépasse les strass et paillettes des "festivals" de récentes ( mais excellentes) factures...

Que veut faire le département du schéma des enseignements artistiques ?
Comment le projet artistique de Scènes du Jura s'articule-t-il avec un projet de territoire qu'il appartient aux élus de définir en privilégiant une bonne fois pour toute la notion de population plutôt que celle convenue de "public"?
Comment faire de la conservation départementale un levier d'action culturelle voire touristique et non un poids financier?
Quels moyens et quels projets politiques pour la bibliothèque départementale de prêt ?
Comment faire des archives départementales un outil populaire quand l'histoire et le besoin de retrouver ses racines n'ont jamais été aussi forts?

Et si plutôt que de contempler ses compétences obligatoires, le département se dotait enfin d'une politique volontaire ?


Pour terminer, je m'attendais à un bel article public dans le magazine municipal pour rendre hommage au travail d'Anne Dary...rien...Toujours l'élégance...

Aucun commentaire: