Le collège Notre-Dame de Mont Roland à Dole vient d'inaugurer une magnifique salle de spectacle. Cet évènement prend sa place dans une histoire vieille de 4 siècles .
Il faut soit être arc-bouté sur un anticléricalisme d'une autre époque(donc être frileux et avoir peur de la solidité de la République laïque-ou entretenir la peur pour exister- et de l'école"de la République" comme d'aucuns aiment à utiliser ce mot avec gourmandise sans en comprendre le sens profond), soit manquer d'altruisme ou de curiosité pour ne pas se réjouir de la création d'une nouvelle salle de spectacle dans notre ville . Il faudrait enfin ignorer que les toutes premières représentations de théâtre à Dole ont été données justement dans le collège des Jésuites.Bref ce serait ne rien connaître des jésuites et de leur système éducatif ou pire de ne pas vouloir savoir et apprendre .
Il faut soit être arc-bouté sur un anticléricalisme d'une autre époque(donc être frileux et avoir peur de la solidité de la République laïque-ou entretenir la peur pour exister- et de l'école"de la République" comme d'aucuns aiment à utiliser ce mot avec gourmandise sans en comprendre le sens profond), soit manquer d'altruisme ou de curiosité pour ne pas se réjouir de la création d'une nouvelle salle de spectacle dans notre ville . Il faudrait enfin ignorer que les toutes premières représentations de théâtre à Dole ont été données justement dans le collège des Jésuites.Bref ce serait ne rien connaître des jésuites et de leur système éducatif ou pire de ne pas vouloir savoir et apprendre .
Le théâtre au collège des jésuites de Dole : une tradition
Si l'on excepte les "passions" réprésentées en 1488 et en 1571 , c'est avec la création du collège que se développe la pratique dramatique à Dole . Ainsi peut-on relever 3 ans après l'arrivée de la Compagnie de Jésus à Dole la présentation dans la cour des classes du "mauvais riche" en 1585...suivront très régulièrement des oeuvres issues soit du registre biblique , antique ou hagiographique. En 1660 je relève avec gourmandise la pièce "le parnasse de Dole rétabli". Il s'agit d'une pièce où les élèves du Collège rendent hommage aux édiles dolois qui ont favorisé la recontruction de leur établissement maltraité par les malheurs du temps. Le théâtre est une donnée essentielle de l'éducation jésuite avec le sport d'ailleurs . (qui ne sait que la 1° piscine doloise a été construite dès le XIX° siècle dans le parc du collège?).Le théâtre est envisagé comme un moyen de passer d'un milieu clos et privilégié d'éducation (cf l'origine noble des élèves d'alors)à une vie d'homme public maîtrisant ses gestes et posant sa voix.(in jacques Rittaud-Hutinet chez Cêtre 1988).
Si l'on excepte les "passions" réprésentées en 1488 et en 1571 , c'est avec la création du collège que se développe la pratique dramatique à Dole . Ainsi peut-on relever 3 ans après l'arrivée de la Compagnie de Jésus à Dole la présentation dans la cour des classes du "mauvais riche" en 1585...suivront très régulièrement des oeuvres issues soit du registre biblique , antique ou hagiographique. En 1660 je relève avec gourmandise la pièce "le parnasse de Dole rétabli". Il s'agit d'une pièce où les élèves du Collège rendent hommage aux édiles dolois qui ont favorisé la recontruction de leur établissement maltraité par les malheurs du temps. Le théâtre est une donnée essentielle de l'éducation jésuite avec le sport d'ailleurs . (qui ne sait que la 1° piscine doloise a été construite dès le XIX° siècle dans le parc du collège?).Le théâtre est envisagé comme un moyen de passer d'un milieu clos et privilégié d'éducation (cf l'origine noble des élèves d'alors)à une vie d'homme public maîtrisant ses gestes et posant sa voix.(in jacques Rittaud-Hutinet chez Cêtre 1988).
Ma rencontre avec la pratique artistique au Collège et au lycée dans les années 70 et 80
Le collège Mont-Roland pratiquait dans les années 70 ce que l'on nommait les 10% . C'est à dire que 10% de notre temps était orienté vers les pratiques artistiques . Nous disposions dans l'établissement d'un espace incroyable"le centre audio visuel" avec une scène...des salles pour faire des montages audio visuels...un costumier de théâtre hérité des bons pères...bref c'est là que j'ai très vite senti que les choses de la culture et de la scène étaient au coeur de ma vie. Des hommes incroyables portés par une passion pour l'art dramatique nous ont emmené : gérard Gréa avec qui m'a donné mon 1° rôle de "Star" (Perrichon de Labiche en 1978) puis xavier Guichard qui m'a distribué dans Hector de la Guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux en 1981 et dans le maréchal Lefebvre de madame Sans Gêne en 1982 . Il faudrait aussi raconter les montages diapos de Monsieur Dubur (je ne me résoudrai jamais à dire Roland Dubur même s'il fut pour une année mon collègue ou plutôt que je fus son collègue...il restera pour moi toujours et à jamais Monsieur Dubur), notre professeur de lettres qui replaçait toutes les oeuvres étudiées dans un contexte culturel autant pictural, que musical voire dans la chanson populaire( je me souviens de son cours sur l'existantialisme en littérature et ma découverte avec lui de juliette Gréco et de Boris Vian...)...bref on est aussi le fruit de son instruction...si je dois le goût de l'histoire à mon père et mon grand père paternel, le sens de l'esthétisme à ma mère et mon grand père maternel , je dois à mes maîtres de Mont-Roland une part de ce qui a fait de moi l'adjoint à l'action culturelle de Dole pendant près de 13 ans.
Le collège Mont-Roland pratiquait dans les années 70 ce que l'on nommait les 10% . C'est à dire que 10% de notre temps était orienté vers les pratiques artistiques . Nous disposions dans l'établissement d'un espace incroyable"le centre audio visuel" avec une scène...des salles pour faire des montages audio visuels...un costumier de théâtre hérité des bons pères...bref c'est là que j'ai très vite senti que les choses de la culture et de la scène étaient au coeur de ma vie. Des hommes incroyables portés par une passion pour l'art dramatique nous ont emmené : gérard Gréa avec qui m'a donné mon 1° rôle de "Star" (Perrichon de Labiche en 1978) puis xavier Guichard qui m'a distribué dans Hector de la Guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux en 1981 et dans le maréchal Lefebvre de madame Sans Gêne en 1982 . Il faudrait aussi raconter les montages diapos de Monsieur Dubur (je ne me résoudrai jamais à dire Roland Dubur même s'il fut pour une année mon collègue ou plutôt que je fus son collègue...il restera pour moi toujours et à jamais Monsieur Dubur), notre professeur de lettres qui replaçait toutes les oeuvres étudiées dans un contexte culturel autant pictural, que musical voire dans la chanson populaire( je me souviens de son cours sur l'existantialisme en littérature et ma découverte avec lui de juliette Gréco et de Boris Vian...)...bref on est aussi le fruit de son instruction...si je dois le goût de l'histoire à mon père et mon grand père paternel, le sens de l'esthétisme à ma mère et mon grand père maternel , je dois à mes maîtres de Mont-Roland une part de ce qui a fait de moi l'adjoint à l'action culturelle de Dole pendant près de 13 ans.
Les pratiques artistiques aujourd'hui au Lycée Pasteur Mont Roland
Je ne reviendrai pas sur la création de la salle au collège "rives de Mont Roland" .C'est l'histoire qui continue .C'est un outil formidable pour les collégiens et au delà pour notre ville puisque c'est bien l'ambition du collège que de l'ouvrir à toute la population.
Je ne reviendrai pas sur la création de la salle au collège "rives de Mont Roland" .C'est l'histoire qui continue .C'est un outil formidable pour les collégiens et au delà pour notre ville puisque c'est bien l'ambition du collège que de l'ouvrir à toute la population.
Au lycée , l'ambition artistique ne se dément pas malgré la lourdeur des emplois du temps des élèves et des enseignants.
Chaque année nous arrivons à convaincre près de 45 élèves de s'abonner à Scènes du Jura et à y découvrir des formes qui sortent des conventions .
Pour ma part dès que possible j'emmène mes élèves travailler sur le patrimoine architectural ou écrit afin d'illustrer les cours ( ainsi la chapelle du collège St Jérome et les collections des incunables de la médiathèque pour la renaissance humaniste ou plus récemment avec des terminales l'exposition sur les affiches de mai 1968)
Il est de tradition de travailler l'art dramatique chez nous. Ainsi ces derniers jours des élèves sous la direction attentive de christelle Cuynet ont proposé à la "fabrique " (un de mes bébés ça...ma seconde décision d'adjoint au maire en 1995-dans la semaine qui a suivi ma nomination- : abandonner la "virtuelle" mise en résidence de la compagnie des grands luminaires"il faudra que je raconte...) une adaptation théatralisée de "la belle et la bête". Je reste ébloui par ses jeunes gens qui si pudiques dans le quotidien tendent à faire surgir le sentiment. C'est dur d'aimer mais c'est encore plus dur de le jouer! Les jésuites avaient raison , quelle école le théâtre! Cyril je ne t'ai jamais entendu t'exprimer aussi clairement même derrière un masque , il y avait dans tes desespoirs, dans tes cris la douceur de Jean Marais bien sur mais moi j'y ai entendu également les lamentations d'alain Cuny dans les visiteurs du soir .
Marion quelle voix...posée ...modulée...transformée...Pauline, surprenante ...habitant un rôle comme une pro...thomas...ce grand corps pas malade que tu as si bien géré...
Quelle chance d'avoir des classes de costumier(e)s de théâtre à Pasteur pour donner à cette production un ton superbe..une couleur ..le bleu...c'était très beau . Et puis il y avait la lumière dans vos yeux...dans ceux de vos camarades de classe...décidément Van Cauwelaert dans "20 ans et des poussières" avait bien raconté toute cette aventure humaine de la création d'une pièce de théâtre dans un bahut...mais là, l'aventure , c'était vous.