Les habitants de la rue des nouvelles , comme ceux du quartier de la Bombardière se sont émus de la multiplication des opérations immobilières qui visent selon les propos du Maire de Dole à la "densification" urbaine.
De quoi s'agit-il ? De lotir ou de faire lotir partout où cela est possible .
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article du journal "le progrès" en date du 17 août |
Pourquoi ? Sujet à la mode, il convient de lutter contre l'étalement urbain. En somme plutôt que de renforcer les zones dites "péri-urbaines" consommatrices de surfaces agricoles on cherche à combler les "dents creuses" du semis pavillonnaire .
Intellectuellement l'affaire semble peu discutable. N'empêche, ce qui s'entend dans une agglomération où l'espace fait défaut, ne vaut pas à l'échelle Grand Dole, doté d'un coûteux mais dense réseau de transport public, où les terrains à bâtir ne manquent pas.
On peut comprendre l'émotion des habitants d'un quartier qui justement l'avait choisi pour son caractère verdoyant et aéré . Je trouve fort de café que les tenants de cette politique, à savoir le Maire et son adjoint à l'urbanisme, résident pour l'un dans un quartier de la ville, pour l'autre dans une commune proche mais indéniablement rurale où la caractéristique du bâti n'est justement pas la densification.
Les propos de JC Wambst rapportés dans la presse quotidienne " ...un immense pré à l'arrière de leurs maisons. Mais ainsi est conçue Dole : avec des constructions le long des rues et des espaces non construits à l'arrière. Partout où ce sera possible, la ville aimerait remplir ces trous par des lieux de vie" illustrent très exactement le quartier où il réside. Bref JC Wambst et son adjoint pratiquent le "not in my backyard" des anglais à savoir "pas dans mon jardin"...La densification c'est bien pour les autres mais pas pour nous!
Quant à remplir les trous par les lieux de vie, là c'est le traditionnel enfumage d'un vocabulaire pompeux. On y va ? On le fait le calcul du lieu de vie ? On va construire 35 maisons sur 13 000m2 soit 3 ares 7 par maison...
Loin de moi de contester l'attente de nombreux ménages à disposer d'un chez soi. N'empêche il faut être nanti, assurer de sa quiétude de bon voisinage, certain de la pérennité du paysage que l'on contemple depuis sa fenêtre, pour accepter d'une part que des gens s'entassent les uns sur les autres et d'autre part pour ne pas prêter plus d'attention à ceux qui, il y a 25 ou 30, ont investi les économies d'une vie pour disposer d'un pavillon dans un quartier" où on est en ville comme à la campagne".
Ce fut une décision des premières semaines de la mandature Wambst que d'abaisser le nombre d'ares nécessaires pour lotir. J'ai toujours estimé qu'il s'agissait d'un choix très lourd, voire du plus lourd du mandat municipal. Les décisions d'urbanisme sont rarement "médiatiques" parce que noyées dans un vocabulaire technique. Les conséquences, en revanche, en sont directement "palpables" par les administrés...quelques années après...
Une autre politique de l'urbanisme est possible , respectueuse des paysages urbains et de l'identité des quartiers, née de la concertation préalable avec les riverains, soucieuse de la qualité de vie des nouveaux résidents et surtout envisagée à l'échelle de l'agglomération du Grand Dole.
Une ville durable puisque c'est cela de dont il s'agit doit être avant tout désirable...donc désirée, négociée et assumée ensemble.
On grince des dents :
Des amis, fidèles lecteurs, m'ont fait parvenir cette photo de la rue de la monnaie . Leur e-mail était accompagné du propos suivant : " à Dole, pour la monnaie, tous les sens sont obligatoires!".
Cela pourrait prêter à sourire si ce n'était encore une fois l'illustration du manque de sérieux de nos édiles délaissant le centre ville et n'ayant pas l'autorité pour faire remédier à des dysfonctionnements quotidiens.