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L'Hotel Dieu transformé en médiathèque
en 2000 |
Un article rédigé par les élu(e)s de l'opposition municipale aurait du figurer dans les pages réservées à celle-ci dans le Dole Magazine de l'été dernier. Faute de publication depuis plusieurs mois , il convient de le porter à la connaissance de tous...
Pour ma part, la lecture de la délibération disposant du transfert de la médiathèque de Dole à la Communauté d'agglomération m'a choqué.
Le travail mené depuis des années avec sérieux, professionnalisme et conscience par les agents des médiathèques de Dole est nié, oublié et passé sous silence . Le transfert se ferait sur un désert culturel...On nous annonce des services pour demain qui sont une réalité depuis des années à Dole.
Le portage à domicile ? Il existe depuis
longtemps ! La numérisation du catalogue et son accès internet ? Le
site de la médiathèque de Dole est d’une telle qualité qu’il a été mis en avant
en son temps par le ministère de la culture !Une politique d’animation
locale ? C’est faire injure aux conservateurs et agents des médiathèques
depuis 15 ans que de ne pas leur
reconnaître ce travail de médiation/animation mené sur l’ensemble des quartiers
et des publics !
Le plus exagéré sans doute ? Promettre que grâce à la
prise de compétence de la lecture publique par le Grand Dole on disposerait
« d’un stock de nouveautés immédiatement empruntable » Les
bibliothécaires de Dole chargés des acquisitions mensuelles apprécieront !
L'ont-ils jamais fréquenté la médiathèque de Dole les brillants rédacteurs de la délibération du Grand Dole ? Ont-ils une si haute idée d'eux mêmes qu'ils imaginent que rien n'existaient avant eux ? Voudraient-ils nous faire croire qu'ils sont entrain de tout créer de toutes pièces?
Chacun ferait bien de se nourrir de la citation de William James : "d'abord continuer, ensuite commencer".
Ce fut ma philosophie hier, elle pourrait l'être pour demain.
J'ajoute que je note un silence envahissant sur les enjeux d'une politique de lecture publique adaptée à notre temps. On nous parle mécano alors qu'on voudrait qu'on nous parle des femmes et des hommes d'aujourd'hui , tels qu'ils sont , loin de toute prescription d'un autre temps.
Au coeur de tout c'est l'homme et ses usages, son accueil et non le fonds qui doivent guider la politique de la lecture publique.
Faut il parler du livre et pas plutôt de la lecture quel qu'en soit le support ? Quelles actions concrètes pour amener celles et ceux qui ne fréquentent pas le lieu ou l'écrit s'épanouit à venir le rencontrer ne fusse que par le jeu et le loisir? Comment permettre aux agents des bibliothèques de partager un projet tout en ayant des perspectives dans l'évolution de leurs taches au service d'une population qui se modifie ?
Il y a du grain à moudre comme le disait un syndicaliste des années 70 ...
je vous livre maintenant l'article rédigé par les élu(e)s de l'opposition municipale :
Une volonté politique
très improbable…
Lors de sa dernière
séance, du 30 juin 2011 le conseil d’agglomération a décidé le transfert des
bibliothèques de la ville au Grand Dole, par une très courte majorité (66 votes
favorables sur 97 délégués, alors que la majorité requise était de 65 voix !)
L’absence de l’adjoint
à la culture, directement concerné par ce transfert, a été particulièrement
remarquée.
Son éclairage était
pourtant essentiel pour ce débat.
Mais, cette décision
s’est peut-être prise « à l’insu de son plein gré » puisque la
commission des affaires culturelles, n’a jamais été saisie préalablement au
vote du Grand Dole !
C’est peu de dire que
le débat a été escamoté.
La très grande
majorité des agents des médiathèques afin de faire entendre leurs
interrogations auxquelles aucune réponse n’était apportée, ont du se mettre en
grève. Cela n’était jamais arrivé.
On est à la limite du
coup franc républicain.
Dépenser
d’abord…réfléchir ensuite
Il y a deux ans le
Grand Dole a commandé une étude de 30 000 euros afin de connaître les
modalités de transfert des bibliothèques à l’agglomération. Faut-il le rappeler
lorsque une étude est payée 30 000 euros par le Grand Dole, ce sont les
dolois par leurs impôts qui en payent 50% !
On pouvait penser qu’à
ce prix là, les résultats de cette étude donneraient des hypothèses
suffisamment précises pour être rendues opérationnelles et exploitables au plus
vite par un personnel des bibliothèques, compétent mais aujourd’hui souvent
désemparé. Il n’en est rien. 30 000 euros dépensés en pure perte.
Comme une dépense
malencontreuse ne suffit pas, le Président Claude Chalon persiste et signe dans
la dilapidation de l’argent public. Il a proposé de recruter trois postes
complémentaires pour l’instant (75 000 euros annuels…donc la moitié payée
par les dolois) plus trois autres postes par la suite, avec pour objectif de
concevoir la mise en réseau des bibliothèques du Grand Dole notamment celles
d’Authume, de Tavaux, de Foucherans et évidemment de Dole. On dépense d’abord
et on pense ensuite.
On pourra s’étonner également
qu’au moment où la ville de Dole transfert un important volet de sa politique
culturelle, elle ait décidé de recruter non seulement une directrice des
cultures mais également un médiateur culturel. On ne recule devant rien avec
l’argent du contribuable.
Un transfert sans
projet
Personne ne peut
contester la pertinence d’une prise de compétence par le Grand Dole d’une
partie des établissements culturels de la ville-centre, mais il est
irresponsable de réaliser ce transfert de compétence sans projet au niveau de
l’agglomération…
Le seul pseudo-projet
consiste à étendre à toute l’agglomération les services déjà rendus aux dolois
par le personnel de la médiathèque (numérisation du catalogue et son accès à
internet, portage à domicile, acquisitions d’un fonds de nouveautés…) .
La seule question qui
vaille, lorsqu’une collectivité organise un transfert, est de savoir ce qu’il
va apporter très concrètement en plus à sa population et à ses propres
administrés.
En l’espèce, ce
transfert promet aux habitants des communes périphériques à la ville de
Dole des services nouveaux, sans aucune contrepartie pour les Dolois, si ce ne
sont des coûts supplémentaires qu’ils devront supporter à travers la fiscalité
intercommunale.
La ville centre, dans
ce processus de transfert, doit avoir un rôle moteur et ne doit pas subir comme
c’est aujourd’hui le cas.
Il ne s’agit ni
plus ni moins que d’un hold up culturel pour assouvir les ambitions de l’un et
masquer l’incapacité de l’autre.