dimanche 15 mars 2015

L'art contemporain au Musée des Beaux-arts de Dole : une nécessité qu'il faut expliquer

Je n'écris plus assez. L'action parasite non pas la réflexion mais le besoin de poser ce en quoi l'on croit pour convaincre, du moins engager le chemin pour convaincre, expliquer, faire partager.
La majorité doloise a souhaité conforter le budget de la culture. Alors que l'on ne cesse de souligner les coupes sombres pratiquées ici ou là dans ce secteur; nous pensons qu'avec le sport notamment; la culture participe d'abord de l'épanouissement des dolois. La qualité de la vie et le rayonnement de la cité qui en découlent, n'en sont que les conséquences.

Le député-maire Jean-Marie Sermier et Jean-Baptiste Gagnoux, le 1° Adjoint aux cotés d'Amélie Lavin, la conservatrice
A l'occasion de l'inauguration de l'exposition "taboo" de l'artiste Morgane Tschiember, vendredi 13 mars; j'ai, à la suite du Député-maire, insisté sur la place de la création contemporaine dans le musée des Beaux-arts de Dole. C'est justement parce que le budget de la culture a été conforté qu'il faut encore plus expliquer.

"restreindre les budgets culturels semble être devenu la règle dans toute la France. Pas à Dole!
ici la culture est confortée, le budget consolidé. L'Etat devrait prochainement saluer cet engagement.
Mais ce choix politique nous impose de nous questionner sur les enjeux de l'art contemporain dans ce musée. Qu'on ne s'y trompe pas, plus rien n'est acquis.
Pour ma part, il me semble que la confrontation à l'art contemporain participe de la construction d'un citoyen debout, éclairé et averti.
La création d'aujourd'hui met en question la capacité de perception du spectateur. il nous force à être en éveil permanent. je ne suis pas loin de croire que cette exigence d'attitude active déroute bien des visiteurs. "C'est le regardeur qui fait le tableau" disait Marcel Duchamp.
L'art contemporain remet en cause la conception classique de l'œuvre au même titre que les changements de la société. Regarder une œuvre de notre temps c'est se rendre capable de regarder notre temps. Même si cela dérange, déroute ou fait mal.
l'art contemporain peut dérouter...c'est toute l'ambition de cette 1° salle qui met en abime
Il faut tenir bon sur la part de création dans les musées. En revanche cela nous impose d'entendre celles et ceux qui s'interrogent, ne comprennent pas l'argent public engagé 
 
. On ne peut les rejeter avec la morgue des "sachants". On ne doit ni s'en moquer ni les moquer. Nous devons dépasser un public ciblé qui s'est substitué depuis 50 ans à une classe privilégiée pour toucher le plus grand nombre. C'est le défi de ce musée. C'est le défi de cette exposition.
En somme cultivons une réflexion de Montaigne pour l'étendre à tous "éduquer un enfant ce n'est pas remplir un vase mais c'est allumer un feu"
Roll, une œuvre de Morgane acquise par le Musée

Lire l'excellent article de Steeve Crétiaux dans "les échos du Jura"
http://www.lesechosdujura.info/?p=84793